lundi 27 juin 2016

C’est ainsi à toutes les nuits



Je demeure dans un grand manoir gothique auquel je rêve souvent. C’est un collège je crois, un peu comme Hogwart mais en plus gothique et austère. L’intérieur est tout en boiseries riches et foncées comme du chêne ou du noyer. 

À tous les soirs, quand les gens vont se coucher, je cours à la poursuite des chats noirs qui vont tous se cacher dans une grande chambre aux murs en marqueteries où ils se transforment. Certains portent des robes de ballerine ou de fée avec de vaporeuses jupettes en tulle et en pétales de couleurs pastel. Tous les chats se rassemblent dans un coin autour de la grande fée-line sibylle, une chatte gigantesque au poil très long. Elle est plus grande que moi. 

Moi aussi je suis changée. J’ai une grand robe bleue de satin avec de la dentelle, je ressemble à la jeune fille de la peinture "palace of crystal” de lorlandchain. Après l’antichambre des chats, on débouche sur la salle de bal. Et je reconnais là d’autres gens avec qui je vis et qui sont d’ordinaire très laids ou difformes sauf qu’ils sont eux aussi changés en princes et en princesses. 

Par contre j’ignore comment je rentre chez moi pour me réveiller dans mon lit à tous les matins. Je sais que pour sortir je dois sauter par-dessus des marches et des plateaux en céramique ornés de motifs marocains et de fleurs blanches et bleues en émail. Je m’endors lorsque je flotte. C’est ainsi à toutes les nuits.

mercredi 22 juin 2016

Je suis triste en pensant à Kyo


Je dois m’occuper de Kyo, la petite fille noire handicapée avec deux tresses de chaque côté de la tête, retenues par des élastiques à billes rouges. Je la fais courir avec d’autres enfants dans le sentier du cégep Marie-Victorin par une belle journée d’été ensoleillée. Pour se déplacer, elle utilise un genre de plate-forme rouge motorisée qui ressemble à une trottinette, car ses deux pieds ne fonctionnent pas bien et pour les protéger elle porte des grosses bottes bleues électrique en néoprène. Elle est heureuse mais je lui explique qu’elle est fragile et qu’elle doit faire très attention à son corps. 

Plus tard, nous sommes seules toutes les deux dans le poste de pilotage d’un grand vaisseau spatial intersidéral. Elle est fascinée et tend ses deux mains vers l’ordinateur de bords et son panneau de contrôle plein de lumières de couleurs. Des raies de lumière sortent de ses doigts et elle entre dans l’ordinateur alors que son corps meurt. Je me dis que c’est la raison pour laquelle il y a des enfants comme elle. Maintenant je suis revenue sur terre et je suis triste en pensant à Kyo, mais je sais qu’elle existe toujours quelque part dans les étoiles.